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UNA PASSANTE

http://youtu.be/LundIWwu_tQ

La via assordante strepitava attorno.
Una donna sottile, in lutto stretto,
cinta di dolore immenso,
passò agitando l'orlo della gonna,
agile e nobile sulle sue gambe di statua.
Proteso come folle,
io bevevo il fascino della dolcezza
e il piacere che uccide
nel suo occhio, livido cielo sede di uragano.
Un lampo solo... poi la notte!
Bellezza fuggitiva il cui sguardo m'ha reso la vita,
ti rivedrò mai nell'eternità?
Altrove, assai lontano da qui…?
Troppo tardi! Forse mai!
Perché io ignoro dove tu fuggi, né tu sai dove io vado,
tu che io avrei amato, tu che lo sapevi!
(libera trad amc)

À une passante

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil,
douleur majestueuse,
Une femme passa, d’une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l’ourlet;
Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son œil, ciel livide où germe l’ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.
Un éclair... puis la nuit! - Fugitive beauté
Dont le regard m’a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l’éternité ?
Ailleurs, bien loin d’ici ! trop tard!
jamais peut-être!
Car j’ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
Charles Beaudelaire

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