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Jean Albert Richard


Premium (World), Runkel

Finistère (1)

La photo a été prise quelque part sur la côte entre Crozon et la Pointe du Raz, donc dans le Finistère Sud, en août 1971. C'était l'année du Paris-Brest-Paris, et j'avais effectué une reconnaissance du parcours. Des amies de La Courneuve campaient à Crozon, où j'avais fait expédier par chemin de fer une cantine contenant mes effets personnels. Je suis revenu à Paris par la route actuelle de Paris-Brest-Paris qui passe par l'intérieur des terres, plus ou moins sur la crête du Massif Armoricain: c'est un itinéraire beaucoup moins exigeant que l'ancienne route nationale 12, ce qui interdit toute comparaison valable entre les performances de l'ancienne et de la nouvelle version de l'épreuve. À l'origine, le créaieur, Pierre Giffard envisageait l'organisation d'une course de 1.200 kilomètres (il y avait déjà un Paris-Bordeaux-Paris, devenu plus tard simplement Bordeaux-Paris, et puis plus rien du tout, dont le parcours était en majeure partie plat). Pierre Giffard chercha donc une ville française distante de la capitale de 600 kilomètres, et dont l'approche présentait un maximum de difficultés. Vers le Nord et l'Est, la frontière était beaucoup trop proche et le terrain de toute manière trop peu accidenté. Vers le Massif Central, il aurait déjà fallu traverser toute la Sologne avant de rencontrer le premier obstacle notable, et vers les Alpes, excepté le passage du seuil de Bourgogne, il n'y avait pas vraiment quoi que ce soit d'épineux. Le choix tomba donc sur Brest.: après les rampes de La Queue-en-Yvelines et de Tillières-sur-Avre, il fallait traverser la région du Perche, et à partir de Rennes jusqu'à Lamballe, le profil en tôle ondulée garantissait une certaine sélection. Ensuite, et pratiquement jusqu'à Brest, le franchissement de chaque vallée de rivière côtière signifiait une descente jusqu'au niveau de la mer et une remontée de l'autre côté avant de plonger dans la vallée suivante, et naturellement le même jeu en sens inverse au retour. L'itinéraire a tenu ses promesses, c'est le moins qu'on puisse dire... Suite à l'aménagement de la R.N. 12 en voie rapide interdite aux cyclistes, les organisateurs actuels ont donc dû modifier l'épreuve: la distance reste, mais c'est à peu près tout, et pour certains comme moi, c'est trop peu, même si j'ai un peu passé l'âge de la chasse aux records.

Diapositive scannée.

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