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La Fontaine Saint Gildas

La Fontaine Saint Gildas

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La Fontaine Saint Gildas

dans mon village...

C'est long....une vie de moine!
Gildas (né avant 504, peut-être en 494 – mort en 570) est un ecclésiastique originaire de l'île de Grande-Bretagne qui aurait fini sa vie en Bretagne continentale (il est appelé Gweltaz en breton, Giltas dans le plus ancien document citant son nom, une lettre de saint Colomban). Surnommé Sapiens, « le Sage », Gildas est connu comme auteur du sermon De Excidio et Conquestu Britanniae, l'une des sources majeures pour l'histoire de la Grande-Bretagne aux Ve et VIe siècles. Il promeut dans ses écrits la vie monastique, et des fragments de lettres indiquent qu'il aurait également rédigé une règle monacale moins austère que celle de son contemporain, saint David.

Au-delà du personnage historique existe aussi une tradition légendaire. Ce saint chrétien est fêté le 29 janvier1 (culte attesté depuis le VIIIe siècle dans le Martyrologe hiéronymien).

Selon la Vie armoricaine, Gildas était natif de la région d'« Arecluta » (c'est-à-dire Alcluith en vieil irlandais), dont il est précisé que son nom venait de celui du fleuve « Clut » (« vocabulum sumpsit a quodam flumine quod "Clut" nuncupatur, a quo plerumque illa irrigatur ») : il s'agit de l'ancien royaume breton septentrional de Strathclyde, au bord du fleuve Clyde, dont la capitale était Dumbarton (Dùn Breatann, la « ville fortifiée des Bretons »). Son père s'appelait « Caunus » (ou « Cauuus», c'est-à-dire Caw), un nom qui se retrouve dans la Vie de saint Cadou ; selon la Vie galloise, il s'appelait Nau et était « roi d'Écosse ». L'auteur armoricain nous dit qu'il avait quatre frères (« Cuillus » ou Huail, qui fut un homme d'armes, « Mailocus », qui était très érudit et fonda un monastère dans le Elvael en Pays de Galles, « Egreas » et « Allæcus », qui se firent aussi moines) et une sœur (« Peteona » ou « Peteova », qui devint une vierge consacrée) ; selon la Vie galloise, il avait vingt-trois frères, tous guerriers (parmi lesquels Huail qui se révolta contre le roi Arthur et fut tué par lui).

D'après la Vie armoricaine, il fut disciple de saint Ildut (associé au monastère de Llantwit Major au Pays de Galles, dont le texte précise que c'était alors une petite île, « in quadam arta et angusta insula », dans le canal de Bristol), avec d'autres religieux qui vinrent ensuite en Armorique : Samson de Dol et Pol Aurélien. Cette indication est corroborée par une Vie de saint Ildut composée au Pays de Galles au XIIe siècle (« ad eum contulerunt se scholares plurimi, quorum de numero quattuor, iste Samson videlicet, Paulinus, Gildas et Devi »), et par une Vie de saint Pol Aurélien datant de 884, où sont cités parmi les disciples d'Ildut saint Devius, saint Samson et saint Gildas. Après plusieurs années passées auprès d'Ildut, Gildas serait allé compléter sa formation en Irlande (il aurait donc fait deux séjours en Irlande, l'un dans sa jeunesse, l'autre à la fin de sa vie) ; un peu plus loin, il est curieusement mentionné qu'il envoya comme présent à l'abbesse Brigitte de Kildare († v. 525) une clochette de sa fabrication (« propriis manibus formulam fecit fusili opere et tintinnabulum composuit secundum petitionem ipsius »), ce qui semble indiquer qu'il avait une activité de métallurgiste. Après son retour d'Irlande, ayant été ordonné prêtre, il serait allé comme missionnaire auprès des « païens » et des « hérétiques » qui habitaient le nord de la Grande-Bretagne (« gentes quæ aquilonalem plagam Britanniæ insulæ incolebant »). Ensuite prend place dans le récit le second voyage en Irlande, à l'appel du roi Ainmericus (épisode qui ne paraît pas être au bon endroit), puis un voyage à Rome et à Ravenne, puis l'arrivée en Armorique (on est alors à la moitié du récit), où se serait déroulé le reste de la vie du saint. L'auteur donne à la Bretagne armoricaine son vieux nom de « Letavia » (en gallois Llydaw) ; il prétend que Gildas, alors âgé de trente ans, se serait d'abord installé dans une île située en face de la presqu'île de Rhuys (« venit ad quandam insulam, quæ in Reuvisii prospectu sita est », donc l'île d'Houat), ensuite aurait construit le monastère de Saint-Gildas-de-Rhuys (« ad quoddam castrum in monte Reuvisii »), puis un ermitage sur le bord du Blavet. Dans la suite est narrée la fameuse histoire avec Conomor, sainte Tréphine et saint Trémeur. Le moine armoricain, qui connaît et cite largement le De Excidio et Conquestu Britanniae, en situe la rédaction en Armorique, ce qui est très peu probable, car ce texte ne parle que de la Grande-Bretagne.

Suivant l'hagiographe armoricain, Gildas mourut sur l'île d'Houat (« in amabili sibi insula Hoiata, ubi olim heremiticam duxerat vitam ») ; la majorité de ses disciples, originaires de Cornouaille, voulurent emporter le corps chez eux (« hi qui de Cornugallia venerant, qui plures erant, conabantur eum tollere et in patriam suam transferre »), mais le bateau fit naufrage ; on trouva quelques semaines plus tard l'épave sur la plage du Crouesty, avec le corps intact à l'intérieur ; les disciples du monastère de Saint-Gildas-de-Rhuys le récupérèrent, dressant un autel commémoratif à cet endroit, et l'inhumèrent dans leur église. La mort avait eu lieu le 29 janvier, l'ensevelissement le 11 mai, fête paraît-il toujours célébrée dans le diocèse de Vannes au XIe siècle.

En Armorique, la toponymie associe également Gildas à l'île d'Ouessant : il aurait établi un ermitage sur la pointe du Pern, où un hameau porte toujours le nom de Locqueltas (« ermitage de Gildas »), et on montre encore, près du hameau de Kerhéré, la « pierre de saint Gweltas » sur laquelle il se serait assis alors que faisait rage un incendie qu'il aurait arrêté d'un signe de croix.

La Vie galloise de Caradoc de Llancarfan est donc très différente : Gildas aurait étudié en Gaule pendant sept ans, exercé une activité de prédicateur dans le royaume de Dyfed (Pays de Galles) au temps du roi Tryffin (dont le règne se situe à la fin du Ve siècle ; dans le De excidio Britanniæ, Gildas s'en prend au tyran Vortiporius, deuxième successeur de Tryffin) ; il serait parti ensuite pour l'Irlande, et c'est pendant cette période qu'aurait eu lieu la révolte de son frère Huail contre le roi Arthur ; revenu au Pays de Galles, il aurait fait halte auprès de saint Cadou, abbé de Llancarfan, puis aurait continué jusqu'à Rome (car il voulait offrir au pape une clochette qu'il avait rapportée d'Irlande, et qui finalement échut à saint Cadou, écho curieux de la clochette fabriquée pour Brigitte de Kildare dans la Vie armoricaine), puis aurait dirigé pendant un an l'école de Llancarfan, et ensuite se serait retiré dans l'île de Flat Holm (en gallois Ynys Echni) dans le canal de Bristol (fait corroboré par la Vie d'Oudoceus, évêque de Llandaff après saint Théleau, qui se trouve dans le Liber Landavensis : « Ei convenit vir bonus et justus et totius Britanniæ historiographus Gildas Sapiens, ut in historiis nominatur, qui eo tempore conversabatur in insula Echni, ducens anchoritalem vitam »). Par la suite, à cause d'attaques de pirates, Gildas se serait installé à Glastonbury (Glastonia) et aurait joué le rôle d'intermédiaire dans un conflit entre le roi Arthur et un roi Melwas (le Méléagant de Chrétien de Troyes) qui avait enlevé la reine Gwenhwyfar (Guenièvre). À Glastonbury, Gildas compose des Historiæ de regibus Britanniæ ; après avoir vécu en reclus à quelque distance de l'abbaye, il meurt et son corps est transporté à sa demande à l'abbaye de Glastonbury et inhumé dans l'église de cet établissement. Donc, rien sur un quelconque séjour en Armorique, et une relation établie de manière très appuyée avec la figure du roi Arthur, totalement absente de la Vie armoricaine (comme d'ailleurs du De excidio Britanniæ).

Les repères géographiques et chronologiques donnés par le De Excidio et Conquestu Britanniae consistent essentiellement dans l'identité des cinq tyrans auxquels s'en prend Gildas dans la seconde partie du texte : Constantin de Domnonée (c'est-à-dire le Devonshire et la Cornouailles actuels) ; Vortiporius, ayant régné sur le royaume de Dyfed (sud du Pays de Galles) dans le deuxième quart du VIe siècle ; Maglocunus (ou Mailcun), ayant régné sur le royaume de Gwynedd (nord du Pays de Galles) et notamment sur l'île d'Anglesey (il est qualifié d'« insularis draco ») et étant mort en 547 (les deux autres tyrans cités, Aurelius Caninus et Cuneglasus, ne sont identifiés en aucune façon).

Parmi les six lettres conservées du moine irlandais saint Colomban (543-615), l'une, adressée au pape Grégoire le Grand entre 595 et 600, contient la plus ancienne mention conservée de Gildas (« Giltas ») : traitant de la vie monastique, elle signale qu'un certain Vennianus (sans doute Finien de Clonard) avait consulté « Giltas auctor » sur le sujet. La Vie de saint Finien de Clonard évoque d'ailleurs une dispute à ce sujet entre Gildas et son contemporain et condisciple David (ou Davy), Gildas étant réservé sur les excès de l'austérité et de l'érémitisme, et ayant trouvé ensuite la règle de saint David trop stricte.

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