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Jean Albert Richard


Premium (World), Runkel

Marche hivernale

La photo a été prise en février de l'année 1968, et pas par moi puisqu'on me voit sur la droite avec les chaussettes à carreaux et mon tartan du clan Gordon que j'avais acheté un soir sur la place de l'Opéra à un supporter de l'équipe de rugby d'Écosse qui avait besoin d'argent pour rentrer chez lui, n'ayant pas misé sur la bonne équipe (la France avait donc dû gagner...).
En hiver, les activités cyclistes étaient peu intensives, quelques courses de cyclo-cross ou des petits rallyes de 80 kilomètres qui prenaient tout juste la matinée. Mais il y avait aussi des brevets de marche, 25, 50 et 100 kilomètres.
Ici, d'après les personnes que je reconnais, ce devait être un 25 kilomètres.
Il ne s'agissait pas d'une compétition, mais seulement d'arriver aussi groupés que possible dans le délai imparti. L'allure était fixée à 6 km/h, et par le biais d'une courte pause par-ci par-là, la moyenne tombait à 5 km/h,
soit un temps final de cinq heures.
Et pour les chevronnés, quand les jours étaient déjà un peu plus longs, il y avait Paris-Rouen (135 kilomètres) et Paris-Bernay (150 kilomètres). Paris-Rouen était plus court, mais plus dur que Paris-Bernay, parce que le parcours était très accidenté: quand on marche, c'est dans les descentes que l'on fatigue le plus, parce qu'il faut retenir le poids de son corps. Or, la Seine compte un certain nomvre d'affluents (l'Epte, l'Andelle, et d'autres plus petits, puisque nous étions sur la rive droite), ce qui signifie chaque fois une "cuvette" à traverser, et pour terminer il faut descendre la rude côte de Bonsecours avec déjà plus de 130 kilomètres dans les jambes depuis la veille au soir.
Je viens de retrouver ce lot de photos dans un panier, et je compte en montrer quelques autres qui me paraissent intéressantes. L'inventaire se poursuit...

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