PARIS 95

PARIS 95

Pensées d'un prof retourné d'un séjour à Paris avec un tas
de jeunes bien sympa

De retour de Paris,
j'éprouve un sentiment tellement amical pour vous
qu'il me pousse à vous écrire la petite lettre
que voici:

JE SUIS:

Je suis heureux d'avoir pu faire ressortir le goût
de cette ville en vous.
Je suis fier d'avoir su faire naître l'amour
de cette langue en vous,
aussi.

Mais:
ce qui
me bouleverse,
c'est que:

Je vois vos visages qui éclatent de rire
ainsi que ceux qui s'approchent du nouveau
de facon sérieuse et grave et délibérée.
J'entends vos voix fraîches et fatiguées
qui ne dissimulent ni la fatigue ni la fraîcheur.

J'aime l'expression immédiate de ce qui se passe.
Hélas!

Il s'y mêle
un peu de regret
dû à mon âge
dit "sage".

SUIS-JE ...?

- - - Oui:
Je suis:
triste, un peu,
de ma jeunesse perdue -
- - - oui - et pourtant:
je suis content.
Je l'avoue:
Clandestinement,
je me nourris,
un peu,
de vous,
de vos rires ainsi que de votre sérieux,
mais surtout:
de votre sincérité.

Que m'importent
- la hauteur de la tour XXX
- la vitesse du train XXX
- la date de la mort de Louis XXX ...!

Au retour,
vous vous glissez,
à 8, dans un compartiment pour 6.
Vous vous arrangez.
Le train roule, à travers la nuit;
en lui:
vous,
enroulés et étalés
comme une fermeture à glissière ...

Même la Terreur de la Nuit
SOURIT.

Vous m'avez beaucoup donné.
Un grand merci,
mes amis.

Votre prof René Petitverre